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Andrea Zennaro

MACRON NOUS FAIT LA GUERRE ET SA POLICE AUSSI

Dernière mise à jour : 4 juil. 2023

Entre le 26 et le 28 juin, le Président de la République s’est rendu à Marseille pour continuer son projet «Marseille en grand». La visite avait été annoncée en avril mais elle a été reportée plusieurs fois à cause des manifestations contre la réforme des retraites.

Le premier jour de sa visite, Emmanuel Macron a visité des cités des Quartiers Nord de la ville, comme La Busserine et La Castellane, qui ont été partiellement nettoyées pour son arrivée, en cachant la vraie vie des habitants et des habitantes des quartiers pauvres, qui n’ont pas eu la possibilité de parler directement avec le chef de l’Etat. Pendant son discours sur la sécurité et le trafic de drogue, les portes de chaque bâtiment de la Castellane étaient contrôlées par les CRS et personne n’avait le droit de sortir de son immeuble; une petite manifestation, avec des casseroles, qui criait «Macron démission», a été éloignée par les forces de l’ordre.

Le lendemain, il était au Mucem. Des centaines des Marseillaises et de Marseillais se son rassemblés au Vieux Port. Face au projet présidentiel, la ville a répondu «C’est pas ton laboratoire, c’est Marseille, Macron dégage!».

La manifestation s’opposait surtout à la répression des mouvements sociaux et particulièrement à la dissolution du mouvement écologiste Les Soulèvements de la Terre, annoncée en juin par le ministre de l’intérieur Gérard Darmanin et fortement critiquée par Amnesty International et par la Ligue des Droits de l’Homme. Les manifestantes et les manifestants ont scandé à maintes reprises «C’est pas les antifa, c’est Darmanin qu’il faut dissoudre». Les gens qui y participaient étaient très choqués aussi par le meurtre de Nahel, un adolescent d’origine maghrébine, tué par la police en banlieue parisienne. Les quartiers populaires des villes françaises ont toujours été les laboratoires des violences policières illégitimes qui ont touché aussi les manifestations contre la Loi Travail en 2016 et le mouvement des Gilets jaunes à partir de 2018.


Pendant la visite présidentielle, le quai du Port, entre le Mucem et le Vieux Port, était complètement occupé par les camions des CRS. Enfermé dans ses mesures de sécurité, Macron démontre encore sa distance et son mépris vers le peuple qu’il devrait écouter.

Pendant son allocution en mars, le Président avait dit que «le peuple s’exprime à travers de ses élus»; pourtant, après avoir passé en force la reforme de retraites avec le 49.3, le gouvernement a à nouveau empêché à ces élus de s’exprimer en déclenchant l’article 40 de la Constitution pour interdire le débat parlementaire du 8 juin à l’Assemblée Nationale. Macron représente désormais un gouvernement qui se tient debout seulement grâce aux violences policiers, devenues systémiques, et qui a peur pas seulement du peuple mais aussi des députés et des députées. L’actuel président du Port de Marseille, Philippe Castaner, était le ministre de l’intérieur en 2018, quand la répression s’est abattue sur les Gilets jaunes et quand Zineb Redouane a été tuée à Marseille, le 2 décembre 2018, avec une grenade lacrymogène tirée sur sa fenêtre par un policier qui n’a jamais été sanctionné.

Le rassemblement du 27 juin, parti du Vieux Port, a essayé de s’approcher au quai du Port, mais il a été bloqué tout de suite par les CRS.




Une manifestation spontanée et complètement pacifique a parcouru la Canebière, le cours Belsunce et la rue d’Aix, où la police a gazé sans aucune raison compréhensible, avant de s’arrêter aux Réformés.








La nouvelle de l’assassinat du jeune Nahel, 17 ans, a déclenché une vague de colère, d’abord dans les banlieues parisiennes et de suite dans toutes les villes de France. Il ne s’agit pas seulement de la colère pour l’énième violence policière mais aussi de la frustration accumulée par les victimes du racisme postcolonial: le 90% des victimes de ces violences sont non blanches.


Après un fait tellement grave, nombreux rassemblements ont demandé la démission de Darmanin. La seule réponse du gouvernement, c’était d’interdire les manifestations. Pourtant, la Constitution française donne au peuple le droit fondamental de manifester et de s’exprimer, et le droit international ajoute que ce droit reste en vigueur même sans aucune autorisation préfectorale.


Le 29 juin, à Marseille, où les quartiers populaires sont situés aussi dans le coeur de la ville, un rassemblement pacifique hors de la Préfecture a été attaqué par la police avec du gaz lacrymogène. Une manifestation spontanée est partie vers le Vieux Port, où les CRS ont gazé encore pour la disperser.


Plusieurs cortèges parcourraient tous les secteurs de la ville; pendant des heures, les flics gazaient au Vieux Port, sur la Canebière, sur le cours Belsunce, à la place Castellane, sur le boulevard Baille, à la Timone, à la Joliette, à la Porte d’Aix, au centre Bourse; des poubelles étaient brûlées par les manifestants et les manifestantes pour empêcher à la police de les suivre et de les attaquer: au cours Saint Louis, la BAC a cassé le vitre de l’arrêt du tramway en tirant des flashballs; plusieurs personnes ont été arrêtées et blessées, parmi lesquelles aussi des journalistes et des passants. Les jours suivants, les émeutes étaient partout en France. Plusieurs magasins ont été pillés et les vitrines brisées. Les forces de l’ordre ont engagé les véhicules blindés des unités antiterrorisme.



Alliance, le syndicat de la police nationale, a publié un communiqué où la «famille police» déclare la guerre à des «nuisibles» au nom du calme. Il seront qui, ces nuisibles, si ce sont les policiers qui tuent impunément?



La police française est devenue un corps légal qui pourtant agit complètement hors de la loi et de l’état de droit établi par la Constitution républicaine. Les citoyennes et les citoyens doivent se protéger de ceux qui devraient les protéger. Macron démontre toujours sa vision classiste et raciste de la sécurité; mais la sécurité, n’est-elle pas aussi celle de ne pas être tué à 17 ans, celle de ne pas être gravement blessé pour avoir exercé un droit?



Combien de Zineb, combien de Remi, combien d’Adama, combien de Zyed et Bouna, combien de Nahel, devront-ils être assassinés au pays de droits humains avant pouvoir arriver à juger et à condamner les criminels en uniforme?




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