Face au massacre en cours en Cisjordanie et notamment dans la Bande de Gaza, nombreuses villes françaises et du reste du monde se sont mobilisées pour exprimer leur solidarité au peuple palestinien.
En moins de deux mois, en Palestine, où une situation d’apartheid était déjà en vigueur, des dizaines de milliers de personnes ont été tuées et blessées, nombreuses maisons détruites et les hôpitaux bombardés. À Gaza, 1,9 million de gens, c’est à dire les 85% des habitantes et des habitants de la Bande, ont dû quitter les maison à cause des bombardements massifs et disproportionnés mis en place par le gouvernement de Netanyahu, attaques qui ont ciblé même les ambulances. La ville palestinienne de Rafah, située dans le Sud de la Bande de Gaza à coté de la frontière égyptienne, a dû accueillir presque deux millions de femmes, hommes et enfants réfugiés dans des conditions humanitaires, médicales et hygiéniques désespérées.
Les gouvernements européens, complices des crimes de guerre de l’armée israélienne (souvent commis avec des armes de production européenne), voudraient criminaliser la résistance palestinienne, comme si l’escalade de violence en cours en Palestine n’avait commencé qu'en 2023.
Les personnes qui ont participé à ces manifestations ont été accusées d’antisémitisme par le gouvernement français et par nombreux médias.
Depuis sa première élection en 2017, Emmanuel Macron a répété plusieurs fois que «l’antisionisme est la nouvelle forme de l’antisémitisme», un mélange de mensonge historique et de confusion politique, mais il n’a jamais condamné l’apartheid existant en Israel et dans les colonies ni mentionné les crimes dont l’Etat juif est accusé à la Cour Pénale Internationale.
En France, les manifestations en soutien de la Palestine ont été initialement interdites par le ministre de l’intérieur et finalement autorisées par le Conseil d’Etat. D’après Darmanin, ces manifestations ne sont pas pour la paix mais plutôt «pour la haine vers les juifs». Pourtant, nombreuses personnes juives pacifistes et nombreux collectifs juifs anticolonialistes, étaient présents dans les manifestation et les rassemblements.
Macron a déclaré qu’il faudrait interdire les manifestations «au nom de la décence».
Son ministre et lui, ils semblent souvent oublier que, selon la Déclaration Universelle des Droits Humains, établie par l’ONU en 1948, «toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; […] ce droit implique la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, tant en public qu’en privé. Tout individu a le droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de […] répandre […] ces idées par quelque moyen d’expression que ce soit».
Tous les partis de la gauche française (le Nouveau Parti Anticapitaliste, La France Insoumise, le Parti Communiste Français, Europe Écologie Les Verts et même le Parti Socialiste) ont participé à cette mobilisation, avec les citoyens et les citoyennes françaises, les associations comme Amnesty International et la Ligue des Droits de l’Homme, les communautés arabes et musulmanes de France et les personne juives antisionistes.
Les manifestantes et les manifestants demandent un cessez-le-feu immédiat et permanent en Palestine, l’ouverture d’un processus de paix digne et durable, la fin des crimes de guerre commis par l’armée israélienne, la levée du blocus autour de Gaza, le droit des palestiniens et des palestiniennes au retour aux terres qui étaient à eux et à elles avant la Naqba de 1948, le respect du droit international par Israel, la fin de la colonisation illégale et illégitime des territoires palestiniens en Cisjordanie, la libération des otages. La communauté internationale doit se mobiliser pour empêcher un nouveau exode massif des palestiniens et de palestiniennes expulsées de leurs terres. Il ne peut pas avoir une vraie paix sans une véritable justice.
Un cessez-le-feu immédiat est demandé d’ailleurs aussi par l’Assemblée Générale de l’ONU, mais, avec la complicité états-unienne et européenne, Israel désobéit aux injonctions des Nations Unies depuis 1967.
Les médias européens et états-uniens parlent de «guerre entre Israel et la Palestine», comme si l’armée israélienne et la résistance palestinienne avaient la même force, ou de «guerre entre Israel et le Hamas», comme si le groupe armé islamiste puisse vraiment représenter tout le peuple palestinien.
Une armée qui a comme objectif la destruction, l’expulsion et l’annihilation complète d’un peuple presque désarmé, ça, c’est un génocide.
Pendant que l’armée israélienne continuait de bombarder les civils et même les hôpitaux dans la Bande de Gaza et que la colonisation illégale et illégitime de la Cisjordanie poursuivait, le 12 novembre, une marche “contre les actes antisémites” a défilé à Paris et dans des autres villes françaises.
Dans cette manifestation étaient présent, parmi les drapeaux israéliens, tous les partis français, y compris les racistes, sauf La France Insoumise et le Nouveau Parti Anticapitaliste. Le Rassemblement National, ex Front National (crée par Jean-Marie Le Pen, antisémite, pétainiste et criminel de guerre en Algérie, condamné en justice pour avoir dit que les chambre à gaz nazies n’étaient qu’un «point du détail de l’histoire»), a défilé dans la marche contre l’antisémitisme. Marine Le Pen, qui parle souvent de chasser les personnes étrangères, s’est rendue à la marche. Jordan Bardella, dont les propos racistes n’ont jamais été cachés, était présent. Aussi Éric Zemmour, plusieurs fois condamné pour instigation à la haine raciale, y était.
«On ne combat pas l’antisémitisme avec des antisémites notoires», a répondu la députée LFI Clementine Autain. La fille de Jean-Marie Le Pen, est-elle devenue acceptable face aux personne juives françaises en faisant oublier son histoire d’extrême droite?
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